rides
Le choix de cette boutique, plutôt que leur fournisseur habituel s'explique. Son paternel a du entendre parler des difficultés financières de son ancienne nourrice. Du plus loin qu'elle s'en souvienne, il a toujours parlé en bien d'elle. L'inconvénient est que, dans le cas de Voden Lohengrim,
toujours va de paire avec
rarement. Il n'a jamais été très loquace, il préférait aux avertissements des punitions douloureuses, ne semblait avoir de mots à échanger qu'avec les clients, pour un savoir vivre superficiel que sa femme seule savait compenser aux yeux de tous. Elle contrebalançait le tempérament de son époux auprès de ses enfants, de leurs amis ou de leur clientèle, tant et si bien qu'elle finissait par l'éclipser totalement. Ce qui n'était, en soit, pas plus mal, et ce qui le satisfaisait certainement.
De la vie passée de son géniteur, Arkhane ne sait que peu de choses. La majeur partie des informations dont elle dispose lui ont été rapportées par sa mère, le reste n'est qu'un maigre amas de pièces de puzzle inemboittables, des secrets offerts au goutte à goutte en vingt ans d'existence.
Qu'il n'ai pas justifié sa requête ne l'étonne pas. S'il était déjà peu causant avant, d'avoir perdu son épouse a fait de lui une coquille vide, à peine fichue de tenir sur ses deux jambes.
Qu'il soit fier d'elle l'étonne davantage. Compte-t-il le lui dire un jour ? Ou va-t-il la laisser mourir de vieillesse sans jamais exprimer ni sa reconnaissance, ni son affection ?
Où sont passés les beaux jours, maman ?
Arkhane esquisse un sourire alors que Omenna évoque ses souvenirs. La politesse se fait passer pour sincère, elle voile les vérités derrière un masque cordial.
Père absent, frère alcoolique. Le tableau n'est plus si beau.
- Oui, il m'a parlé de vous également !Mais pas récemment, puisque visiblement, elle ne savait pas pourquoi il l'avait redirigé dans ce quartier de la Rocheuse.
Que dire de plus ? Tous ces souvenirs lui nouent la gorge, si jadis Arkhane n'avait aucune difficulté à faire la conversation, elle est désormais limitée par le sens que ceux qu'elle pourrait offrir. Un décès dont personne ne se remet, une haine viscérale à l'égard des responsables, des affaires qui ne roulent plus aussi bien qu'avant désormais. Son père qui abandonne le navire, et elle même qui essaie de garder le cap sans avoir ni le droit de pleurer, ni de hurler. Personne n'a envie d'entendre tout ça. On veut des sourires, de la joie, de quoi se réjouir, pas mettre un froid.
-Mademoiselle, voilà deux échantillons que ma mère Omenna à créer.Diversion parfaite. Merci Hedrich.
La rousse se tourne vers les articles qu'il lui as amenés. Deux meubles d'apparence banale, sans artifices ni fioritures. Une chaise est faite pour s'asseoir après tout.
Elle fait quelques pas dans sa direction pour inspecter le tabouret tout d'abord. Elle s'y assoit, puis vérifie les pieds, le siège, les vis. Quittes à inspecter leur travail, autant faire ça bien.
Elle n'a rien à y redire. Chacun de deux meubles est solide, et tiendrait certainement plus longtemps que tous ceux qu'ils ont pu acheter auparavant et qui furent casser d'un conflit entre deux esoèds trop ivres. Souvent, son frère cadet fait partie de ces deux là d'ailleurs.
- Ca conviendra parfaitement.