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Genèse : Haarvarns
Démiurge
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Informations généralesGroupe : VagabondAge : Sexe : ♀♂Monnaie : Inventaire : - La toute puissance ♥️Bandeau : https://zupimages.net/up/20/20/vbg5.jpg
DémiurgeAdmin

Sam 14 Juil - 14:59


Haarvarns : Genèse




Il fut un temps où tous ne formèrent qu’un.
Le monde agonisait, l’humanité atrophiée exhalait ses ultimes instants. En désespoir de cause, l’homme déterminé à survivre mit de côté fierté et préjugés. Il se réfugia dans différents sous sol aménagés et bientôt, il coexista avec ses frères et ses voisins au sein d’un réseau immense de bunkers dépendants.
Il apprit à ne plus faire de distinction entre les bruns et les roux, les visages pâles et les métisses, les polythéistes et les agnostiques. Il créa une grande mais unique communauté, déterminée par des préceptes simples d’entraide et de partage équitable, de participation collective et de démocratie. Soutenu par les microtechnologies qui peuplaient son environnement, par les aménagements à la pointe de l’innovation qui avaient été installées et par les intelligences artificielles riches de tout le savoir qui lui était méconnu, l’homme subsista et prospéra.



Il fut un temps où l’humanité trouva la paix.
Les générations se succédèrent, se mêlèrent, inébranlablement soudées. Il en était fini des conflits politiques, des intolérances et de la jalousie. Une bonne gestion des ressources, des capacités et de la main d’oeuvre assura une équité viable et plus que satisfaisante.
Tous s’étaient unis sous une même bannière. Uniquement préoccupés par le bien-être de leurs semblables, tous oublièrent le chaos qui régnait encore à la surface.




31 Ere Skalde, - 178 ère Haarvarn


Il vint un jour pourtant où l’humanité unie se scinda.
La terre déchirée trembla. Les abris saturés cédèrent, les galeries fatiguées s’effrondrèrent. L’épée qui menaçait depuis plusieurs années le peuple souterrain frappa soudainement et sans distinction, véloce et impitoyable. Elle arracha à cette communauté réfugiée la moitié de ses âmes, ne laissant derrière elle qu’une poignée de carcasses vides et, plus que tout, l’ignorance.
Rares furent les hères à pleurer les morts. La majorité pleura les vivants. La pierre implacable avait coupé toutes communication avec les autres abris, de ce fait, elle avait séparé les proches, éloigné les amis, détruit les relations, et jamais elle ne laissa le moindre indice derrière elle quant à une potentielle survie. Il en était fini du marchandage et de l’entraide qui connectait l’ensemble des bunkers, il ne demeurait que le malheur d’une vie en solitaire et l’angoisse provoquée par l’idée d’être, certainement, le dernier représentant de son espèce.

Toute leur vie, les descendants des premiers êtres vécurent sans savoir ce qu’il était advenu des autres Hommes. Les plus chanceux parvinrent à s’allier avec les survivants de bâtiments encore debouts, où dont les galeries qui les reliaient restaient praticables, les autres survécurent tant bien que mal enfermés vivants dans ce qui était devenu leur tombeau.


Il fût un temps où les Hommes ne firent qu’un. Une nouvelle fois pourtant, l’unité fût rompue, et d’une unique âme, il en naquit deux qui évoluèrent distinctement, malmenées par les conséquences désastreuses d’un séisme imprévisible. Les autres groupes, eux, furent tous supposés morts.



-178 ere Haarvarn

L’humanité fauchée peina à se redresser. Son coeur brisé se soulevait au rythme de ses sanglots désespérés. Son âme déchirée hérait, hébétée et démunie. Dans les tunnels obstrués se perdaient les appels de hères hagards et épouvantés. L’écho renvoyait aux malheureux leur geignements déformés, leurs suppliques inaudibles, mais pas le moindre signe de vie de l’autre côté des éboulements.

L’homme soigna confusément ses plaies. Il brûla ses morts, puis assembla ce qu’il lui restait d’affaires. Il ne pouvait plus vivre dans ces ruines, alors il choisit de remonter une autre galerie pour retrouver survivants et vivres.
Le bunker qu’il atteignit était en piteux état, mais il fut possible d’y vivre en collaborant avec ses précédents occupants.
L’Homme remit laborieusement en fonction un maximum de serres possible, de robots, de circuits électriques nécessaires à sa sauvegarde. Les travaux furent longs et difficiles, mais l’Homme se redressa lentement. Il parvint à reprendre contact avec plusieurs autres groupes, mais des trois millions initiaux, il semblait qu’il n’en demeurait désormais plus que deux, tout au plus.



- 83 ère Haarvarn

Les rescapés gardèrent possession des lieux durant bien des années, vivants, survivants, pourtant la structure déjà affaiblie se mourrait. L’Homme affamé l’avait rongée jusque la moelle, la dépouillant de la moindre de ses richesses, voleur et profiteur.
Il vint un jour évident où l’autonomie du bunker céda. Bien que familier des profondeurs, le terrien n’avait rien d’un nyctalope. Comme ses congénères un siècle plus tôt, il dû se frayer un chemin dans les tunnels obscurs du labyrinthe méconnu, persévérant jusqu’à trouver son nouvel éden, un énième abri anti-atomique.

Il le trouva, et une deuxième fois, il le conquis, l’envahit, l’infesta. Animal nuisible et carnivore, créature stupide et bornée, l’Homme réitéra ses erreurs, pas même conscient qu’un autre schéma aurait pu assurer sa pérennité.



- 14 ère Haarvarn

Le troisième abri s’essouffla. L’humanité aussi, était fatiguée. Elle jetait depuis un moment des coups d’oeils fréquents dans son dos, plongeant son iris dans les ténèbres d’où elle venait. Dépendante d’un monde qui la rejetait, elle prenait lentement conscience qu’elle n’avait peut-être pas à rester confinée à milles lieux de la surface. Il lui était possible d’emprunter d’antiques marches et de remonter jusqu’à un territoire inédit, de nouvelles terres à conquérir. Et même si cela était difficile. Elle n’avait plus le choix désormais.

L'Homme n’était pas fou cependant, et jamais il ne songea à s’aventurer à la surface sans y avoir au préalable envoyé une expédition décemment préparée, armée des meilleures cimeterres et épées qui se trouvaient encore sous terre.
Celle ci, en dépit de tout son équipement, ne revint jamais entière. L’unique rescapé était taché d’écarlate, rendu à demi fou par chacune des scènes sanglantes qui s’étaient jouées sous ses yeux.
Une seconde puis une troisième équipe, poussées par l’obstination d’un dirigeant incontestable, s’y osèrent, sans que jamais le résultat ne fut différent. Le mal qui sévissait dans cette région était tel qu’aucune conquête n’était envisageable. Au contraire, le mortel trop effrayé n’eut de cesse de trembler. S’il n’y avait eu ce mur immense aperçu par l’un des survivants, obstacle infranchissable derrière lequel se réfugier, jamais l’homme n’aurait accepté de remettre les pieds à la surface.

Il lui fallut encore plusieurs semaines avant de reprendre la route, le temps de convaincre l’ensemble de ce peuple de déménager à nouveau malgré les dangers. Néanmoins, lorsque les ampoules vacillèrent une ultime fois, la cohorte décidée se leva d’un seul corps et reprit, pour la dernière fois, le chemin des catacombes.
Elle marcha bien longtemps, trop peu habituée aux sinuosités des tunnels et à la confusion des embranchements. Son guide s’incarnait en une carte rendue caduque depuis bien longtemps du fait des galeries effondrées, et rares étaient les quidams à s’être aventurés aussi loin.
Un jour pourtant, on trouva un second accès. Une nouvelle équipe fut montée, et envoyée fouler ces terres inédites.

L’accueil que la faune fit aux explorateurs s’avéra bien moins funeste que celui promulgué par son homologue de l’autre côté de la gigantesque fortification. Le territoire, sans être tout à fait serein, dissimulait en son sein bien moins de dangers que la région visitée précédemment, sans doute protégé des monstres les plus imposants par le solide mur qui courait à perte de vue.

L’immense cortège s’avança alors, marchant sur les pas de ses ancêtres.
Il remonta ses empreintes jusqu’aux dernières traces de vie d’une civilisation disparue, et bientôt, il s’installa sur les ruines d’une société éteinte. La cité antique était dégradée, mais les bases inébranlables des constructions semblaient être les meilleurs piliers pour poser les fondation d’une nouvelle ère.

Plus que pourvue de bâtisses réutilisables, la terre était riche d’une technologie inconnue, vieille et abîmée, que quelques spécialistes ne tardèrent pas à remettre d’aplomb. Les bases de la mécanique leur revinrent et, aidés d’ouvrages qu’ils savaient encore en partie déchiffrer, ils parvinrent à relancer de vieux véhicules poussiéreux, réamorcer d’anciens systèmes d’éclairage et réparer d’antiques machines.



- 10 ere des Haarvarns

Durant un temps, l’Homme se délecta de tous les biens mis à sa disposition, laissés à l’abandon et de ce fait, disposés à lui appartenir. Néanmoins, il vint un jour où ses démons resurgirent, vils penchants que des siècles de vie en commun n’avaient, semblait-il pas, tout à fait résorbés. Des sept péchés jugés capitaux, il céda au premier : l’avarice, et il refusa de prêter. Puis vint l’envie, qui, très vite, le poussa à guerroyer son frère pour s’approprier des biens qui auraient dû être partagés.
Pour éviter que l’humanité ne se déchire, ne s’autodétruise une énième fois, il devint nécessaire de repenser son organisation et de l’adapter à son nouvel environnement. Quelques élus en prirent les rennes, hommes et femmes autoritaires et réfléchis. Il divisèrent leur immense peuple en cinq groupes égaux, chacun destiné à vivre dans une région donnée et disposant des ressources et des biens qu’elle pouvait lui fournir.

Cette idée ne suffit pas à rétablir la paix. L’homme ne cessait de lorgner les possessions de son voisin, de le jalouser, parfois même de le voler. Pour pallier le problème, les dirigeants usèrent de diplomatie et de logique : il était aisé de trouver dans son environnement un argument de poids pour justifier sa décision, la confiscation de tout matériel innovant.
En effet : bien qu'encore utilisables, nombre de technologies nécessitaient des ressources périssables dont l’origine demeurait inconnue. L’essence provenait de bidons amassés dans d’anciennes usines, l’électricité de générateurs affaiblis par le temps, les vêtements de caisses entières ou d’armoires poussiéreuses. Tous se trouvaient en quantité limitée, et pas un ne savait comment remédier à ce problème.
Il semblait logique de brider l’utilisation de ces technologies de sorte à assurer leur pérennité. Ainsi, à l’origine, seuls les plus dignes y eurent accès, une rare élite assez ouverte pour accueillir en son sein les travailleurs les plus méritants.



An 0 ere Haarvarn

Les bases d’une nouvelle société avaient été posées plusieurs années plus tôt. Cependant, la reconstruction d’un peuple est longue et laborieuse. Il fallait réapprendre à travailler, construire, cultiver, chasser. Le travail de la terre n’était pas aisé pour un hère habitué à cultiver fruits et légumes dans une serre auto-suffisante.
Il vint un jour pourtant où un certain équilibre se trouva. Les récoltes suffisantes assuraient la survie de ce peuple, et son système hiérarchique, sa bonne coordination. Satisfait et sûr de lui, l’homme se fit appeler Haarvarn, et inaugura officiellement le début d’une nouvelle ère.



An 352 ere Haarvarn

Voilà plus de trois siècle que l’Homme s’est tourné vers la surface, une région sûre et protégée. Dans sa mémoire demeure la peur et l’angoisse du monde au delà du mur. Les paroles et les histoires ont transformé, il y a bien longtemps, le monstre qui y régnait en un troupeau de démons impitoyables et sanguinaires, dotés d’intelligence et de ruse. Dans son esprit, le lien se fit avec les bunkers, accès direct à ce territoire maudit. On scella tous les accès, oubliant la richesse et la valeur des biens enfouis dans les tunnels pour ne garder en mémoire qu’une voie damnée.
Les richesses de la surface ne furent pas mieux exploitées. Désormais possessions privilégiées d’une seule élite, rares sont les hommes du peuple à y avoir accès pour un usage autre qu’un travail artisanal, une réparation demandée ou un réglage urgent. Dépouillée même de toutes les technologies qu’elle aurait pu acquérir, la plèbe vit dans la terre et la poussière, seule malpropre à tacher ses outils de sueur et de sang à force d’acharnement. Travailler pour un baron aussi exigeant que Nahasis Erhebor n’est pas des plus reposant. Les libertés se comptent sur les doigts d’une main, mais personne n’ose protester. Le baron a à ses services un Hân surentraîné et impitoyable, à la tête d'une troupe maigre mais plus qu’efficace, réputé par le nombre de vies qu’il a jusque là confisquées.




Tahn Celhán

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